
Dimanche 15 mars, une manifestation est appelée à Paris pour le retrait du projet de loi Santé de Marisol Touraine. Des milliers de professionnels de santé y sont attendus. Dès vendredi, les médecins libéraux ont commencé une grève des urgences et des gardes. La manifestation a été décidée par le collectif «Mouvement pour la santé de tous». Celui-ci, créé en février, regroupe 45 organisations dont différents syndicats de médecins, dentistes, kinésithérapeutes, infirmiers et organisations étudiantes. Ils dénoncent en particulier dans le projet de loi Santé la généralisation du tiers-payant, le pouvoir des Agences régionales de santé dans les territoires, l’éclatement des tâches (les pharmaciens pourraient vacciner sans l’aval des médecins).
Claude Leicher, président de MG France réclame que « la totalité des moyens disponibles soient utilisés à soigner la population et pas à administrer la santé». Il rappelle que «la ministre (les) a fait bosser pendant six mois sur sa stratégie nationale de santé » et interroge « Où est-elle dans cette loi ? Où est le virage ambulatoire ? Où conforte-t-on les soins de premier recours ?».
Le gouvernement ne fera connaître qu’in extremis les amendements qu’il compte déposer pour aménager le texte. Hier, plus de 500 amendements avaient déjà été déposés par les députés. Martine Pinville, qui coordonne le groupe socialiste sur cette loi reconnaît que les articles litigieux ont été laissés de côté « tant que nous n’avons pas de visibilité sur ce que veut faire le gouvernement », explique-t-elle.