Alors que le gouvernement vient d’annoncer que l’hôpital devra réaliser 3 milliards d’euros d’économies d’ici 2017, Le Parisien a révélé mardi la teneur d’une note confidentielle du «Service central du renseignement territorial (SCRT)» dressant un «état des lieux» des services d’urgence particulièrement alarmant. Dans ce document destiné aux plus hautes autorités de l’Etat (présidence de la République, Premier ministre, ministères de la Santé et de l’Intérieur), le SCRT, résurgence des Renseignements généraux supprimés en 2008, décrit ces services «malades d’un engorgement massif» et «au bord de l’implosion».

La note affirme que la réduction du nombre de lits poursuivie depuis des dizaines d’années a grandement contribué à leur saturation ainsi qu’à celle des unités d’hospitalisation de courte durée, «ce qui est source de tensions (joutes verbales, insultes des patients) liées, notamment, à une dégradation de la qualité d’accueil des patients et, plus globalement, des conditions de travail des personnels ». Elle pointe un risque de «burn out» des équipes de soins qui sont de plus en plus nombreuses à se mettre en grève pour protester contre cette dégradation. «Et le mouvement pourrait encore prendre de l’ampleur avec les économies budgétaires annoncées« , s’inquiètent Les Echos.

Interrogée sur ce document, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a concédé que des «situations de crise» ont bien été constatées localement, mais celles-ci étaient dues à «l’épidémie de gastro» de Noël, et à «l’importante épidémie de grippe» de ces derniers mois, a-t-elle affirmé avant de faire remarquer que l’hiver a toujours été «une période de grande fatigue pour le personnel des urgences».