30 000 travailleurs émigrés africains, en majorité des Erythréens, des Ethiopiens et des Soudanais, ont manifesté dimanche à Tel Aviv. Une manifestation "monstre", "sans précédent" selon les agences AFP et Reuters présentes dans le centre économique et financier d’Israël. Les manifestants demandent le droit d’asile - systématiquement refusé, le respect des droits démocratiques fondamentaux et tout particulièrement l’abrogation de la toute récente loi du 10 décembre 2013 qui permet jusqu’à un an de placement en camp de rétention, sans procès.
La responsable du Haut Commissariat aux Réfugiés de l’ONU a qualifié cette loi de "liberticide". Des parlementaires de gauche ont saisi la Cour suprême israélienne.
Cette loi a unifié le mouvement de manifestations et de grève en dépit des incidents et propos xénophobes du parti religieux ultra-orthodoxe, du gouvernement, de députés du Likoud dont un membre a comparé les clandestins à un « cancer qui prolifère », propos condamné par des militants de gauche et le président du Parlement, également membre du Likoud.
Des associations de défense des droits de l’homme estiment que 300 personnes environ ont été transférées dans un camp de rétention. Le Premier Ministre Netanyahou a renvoyé dans leur pays près de 4 000 migrants en 2012 et a fait construire une clôture électronique de 230 km, le long de la frontière égyptienne, faisant tomber à néant l’immigration.
Soutenus par des militants israéliens, les travailleurs migrants, officiellement "clandestins" mais largement employés dans la restauration et l’hôtellerie, ont appelé à une grève de trois jours qui paralyse ces secteurs d’activités à Tel Aviv et à Eilat. En sus du droit d’asile et de l’abrogation de la loi du 10 décembre, ces travailleurs réclament le droit à la même protection sociale que tous les travailleurs vivant sur le sol d’Israël (voir le reportage de l’AFP sur France 24). Une nouvelle manifestation est prévue aujourd’hui.
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