L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
Dans une atmosphère de scandales, la crise du régime réactionnaire et antidémocratique de la Ve République s’approfondit de jour en jour.
Soustrayant ses capitaux à l’impôt, le ministre vole l’Etat. Tous s’indignent… Mais aucun ne dit que le système capitaliste lui-même est fondé sur le « vol légal » du travail gratuit que l’ouvrier est tenu de fournir à celui qui possède les moyens de production et en tire son profit. Tous s’indignent… mais justifient, sous couvert d’« exonération de charges sociales », le vol annuel de 30 milliards d’euros de salaire ouvrier différé (Sécurité sociale). Tous s’indignent… mais trouvent normal que des millions de familles soient étranglées financièrement parce que les fonds publics servent à payer les intérêts de la dette et à renflouer les banques faillies.
Alors, à ceux qui multiplient les discours sur la « moralisation de la vie politique », les travailleurs sont en droit de rétorquer : « Pas vous, pas çà, pas à nous ! Le véritable scandale, c’est que Cahuzac parti, ses “lettres de cadrage”, qu’il défendait encore la veille de sa démission, sont toujours en place, d’où découle la politique d’austérité ! »
Ce scandale, bien réel, n’est rendu possible que par la continuité des politiques anti-ouvrières qui sont le contenu des institutions de la Ve République.
La crise du régime a un rapport avec l’impuissance du gouvernement à aller jusqu’au bout de l’offensive destructrice exigée par la troïka (FMI-Commission européenne-BCE), et, en particulier, avec l’échec du « compromis historique » par lequel il prétend intégrer les organisations syndicales. Elle s’inscrit dans la crise de l’Union européenne qui frappe tous les pays du continent.
A droite, Raffarin, Fillon, Bertrand montent au créneau pour dire : surtout pas de dissolution, Hollande doit se donner les moyens d’aller au bout de son mandat !
Du point de vue de la classe ouvrière et de la démocratie, la crise du régime appelle la liquidation des institutions de la Ve République et la convocation d’une Assemblée constituante souveraine jetant les bases d’institutions authentiquement démocratiques, permettant qu’un gouvernement prenne les mesures d’urgence qu’appelle la situation : l’interdiction des licenciements, la (re)nationalisation des secteurs clés de l’industrie, le rétablissement des services publics, etc.
Cet objectif est indissociable de l’action pratique pour aider à réaliser l’unité des travailleurs et des organisations, pour stopper net les contre-réformes et mesures d’austérité que le gouvernement Hollande en crise prétend continuer à asséner.
Un mouvement de résistance se cherche dans tous les secteurs de la classe ouvrière contre l’accord national interprofessionnel (ANI), contre la contre-réforme à venir des retraites, pour la défense des droits et garanties. Il rejoint le mouvement des élus pour reconquérir la libre administration des communes, base de toute démocratie. Sur un autre plan, le référendum en Alsace marque le rejet massif de ce qui devait être le laboratoire du démembrement de la République et de la démocratie.
Tout s’accélère. La crise du régime est amenée à connaître des rebondissements majeurs dans la prochaine période. Ouvrir une issue à la crise nous ramène aux exigences fondamentales de la rupture avec la troïka et l’Union européenne, de la rupture avec la Ve République, du combat pour la mobilisation unie qui balaiera les plans d’austérité et contre-réformes du gouvernement Hollande-Ayrault.
Pour en discuter, le POI vous invite à participer aux meetings et assemblées-débats qu’il organise dans tout le pays.
Vous désirez participer aux meetings et assemblées-débats, agir et prendre contact avec le POI, adhérer ou participer aux campagnes en cours pour l’unité contre les plans d’austérité et de déréglementation du gouvernement dictés par la troïka ? Préparer le congrès d’un véritable parti ouvrier indépendant vous intéresse ? Ce formulaire est fait pour vous.
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