Jeudi dernier, dans le quotidien Libération, Stéphane Troussel, successeur de Claude Bartolone, à la tête du Conseil Général de la Seine -Saint-Denis, tire une sonnette d’alarme : « Il risque de manquer 120 millions d’euros pour établir un budget digne de ce nom ».
Selon lui, « l’absurdité technocratique considère aujourd’hui la Seine-Saint-Denis comme un département riche : nous paierons 14,1 millions d’euros au nom de la péréquation nationale ». Il compare la situation de son département à celle des Hauts-de-Seine qui, écrit-il, « dispose mécaniquement de 450 millions d’euros de plus à population égale ».
Stéphane Troussel demande « la remise à plat du système de péréquation nationale » ; « l’introduction d’une péréquation régionale sur les droits de mutation à titre onéreux dans la région la plus riche d’Europe » ; « le financement des allocations de solidarité nationale par des ressources nationales » ; « une réforme de la fiscalité locale »
Son homologue des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjan, lui a vivement répondu dès le lendemain, lors d’un débat sur le Grand Paris au Conseil Général des Hauts-de-Seine : « Il faudrait, a-t-il déclaré, que nous, qui avons été à peu près raisonnables […] nous réduisions les prestations accordées à nos populations pour financer les emprunts toxiques que la Seine-Saint-Denis a inconsidérément souscrits. C’est totalement immoral ». Il certifie que, « dans les Hauts-de-Seine, les populations sont mélangées, contrastées. Il y a des riches et des pauvres ».