La CGTP, une des deux principales confédérations syndicales portugaises, a appelé à une grève générale le 14 novembre, sous le slogan « contre l’exploitation et l’appauvrissement », afin de protester contre la politique d’austérité du gouvernement de Pedro Passos Coelho, sous la tutelle de la troïka (BCE, FMI, BE), en contrepartie d’un prêt de 78 milliards d’euros.

Après les manifestations monstres des 15 et 29 septembre dans de nombreuses villes, le gouvernement a annoncé de nouvelles mesures –présentées au Parlement le 15 octobre –, pour compenser le projet initial de baisser les charges patronales et d’augmenter les cotisations salariales, projet abandonné face à la colère et à la contestation populaires, inédites depuis mai 2011.

Importante hausse d’impôts sur le revenu, via une taxe extraordinaire de 4%, réduction de huit à cinq tranches d’imposition qui passeront de 9,8% en 2012 à 13,2% en 2013, imposition supplémentaire des revenus du capital et du patrimoine, taxation des opérations financières…

Confronté à une récession sans précédent depuis les années 1970 et à un chômage record estimé à 16,4 %, le Portugal a obtenu début septembre, un assouplissement de ses objectifs de déficit, revus cette année à 5 % du PIB (produit intérieur brut) et à 4,5% en 2013.

De son côté le Parlement, fort d’une majorité absolue en faveur de la coalition gouvernementale, a rejeté deux motions de censure présentées séparément par le Parti communiste (PCP) et le Bloc de gauche, opposés au plan d’aide international et partisans d’une « renégociation de la dette ».

A lire dans Informations Ouvrières du 11 octobre:

Espagne-Portugal : de grève générale vers une journée simultanée

Cela fait très longtemps qu’il n’y a pas eu de convergence entre les mouvements ouvriers espagnol et portugais. (…) Depuis la révolution d’avril 1974 au Portugal, tout a été fait pour éviter une contagion vers l’Espagne. Mais aujourd’hui, la politique unifiée d’application des différents plans d’austérité de la troïka et la résistance qui s’est développée dans la dernière période dans les deux pays ouvrent la voie à de nouveaux rapports entre les organisations des deux pays.

Des contacts auraient été pris pour la convocation d’une journée de grève commune le 14 novembre. Bien sûr, les pressions les plus diverses s’exercent pour éviter cela, car chacun est conscient qu’une telle grève serait un point d’appui majeur dans toute l’Europe pour le combat contre les plans d’austérité et le nouveau traité européen.

Et Informations Ouvrières donne la parole à cinq camarades d’Espagne et du Portugal .