Fin juin a éclaté à Londres le scandale financier du LIBOR, le « crime du siècle » selon le magazine Time, quand la deuxième banque britannique, la Barclays, a révélé qu’elle versait une amende de 362 millions d’euros pour arrêter des poursuites judiciaires contre sa manipulation des taux d’intérêt du LIBOR de 2005 à 2009. Le LIBOR (London InterBank Offered Rate) – relayé en Europe par l’EURIBOR – est le taux fixé, sans autre contrôle, par dix-huit grandes banques mondiales, pour les prêts qu’elles se passent entre elles.
La manipulation de leurs taux en hausse ou en baisse, selon l’avantage recherché, aurait été réalisée par les traders de la Barclays, en connivence avec la Banque d’Angleterre et la complicité de plusieurs banques internationales comme la JP Morgan Chase, La Deutsche Bank, la Société Générale, etc.
Ces prêts interbancaires représentent un flot financier de 550 000 milliards de dollars et la manipulation des taux a eu évidemment des conséquences sur les prêts aux entreprises ou aux particuliers, comme sur la valeur des produits dérivés.
Pour les autorités financières américaines, ce scandale met d’autant plus en péril la confiance dans les transactions qu’il s’accompagne d’un second scandale touchant une autre grande banque britannique, la HSBC, poursuivie pour blanchiment d’argent sale. Deux États américains ont ouvert des enquêtes. Ces affaires remettraient en cause, pour New-York, la suprématie historique de la City londonienne sur la finance internationale.