Face à des ventes de voitures en chute libre en France et en Europe, le numéro deux de Renault, Carlos Tavares, a appelé aujourd’hui de ses vœux « toute sorte de mesure de soutien, dès lors qu’elle booste la demande ». Carlos Ghosn, le grand patron de Renault-Nissan, a fait remarquer, lui, « que les politiques expriment un souhait, de ne pas avoir d’austérité sans croissance ».
L’idée de nouvelles mesures de soutien semble faire son chemin. Selon Arnaud Montebourg, le sujet fait « l’objet d’une instruction particulière au ministère » du Redressement productif.
Les détails des mesures que l’État pourrait prendre restent pour l’instant assez flous. Selon le quotidien Les Échos de ce matin, la prime à la casse ne serait pas forcément rétablie. Cette mesure avait coûté en tout un milliard d’euros et elle avait été renforcée par un dispositif de bonus-malus, aussi créé en 2008, et qui a coûté 1,2 milliard, opération difficile à répéter en période de restriction budgétaire. D’autant que la mesure s’était transformée en prime à la délocalisation. C’est la vente de petites voitures qui en avait bénéficié ; or celles-ci sont majoritairement fabriquées dans les usines roumaines, slovènes et tchèques des constructeurs français.
On apprend par ailleurs que les salariés de l’usine Sealynx, dans l’Eure, équipementier qui travaille à 85 % pour Renault, sont en grève depuis lundi. L’usine est placée en redressement judiciaire, après avoir changé plusieurs fois de propriétaires et perdu des effectifs. Les syndicats réclament « l’intégration » à Renault.