Évoquant la restructuration de l’industrie automobile en Europe, mercredi dernier, après une réunion du groupe d’experts « CARS 21 », le commissaire européen à l’industrie Mario Tajani a déclaré : « Nous resterons neutres sur ce sujet. Nous ne pouvons rien faire ».
Il répondait à Sergio Marchionne, président de l’association des constructeurs européens de l’automobile (ACEA) et patron de Fiat, qui s’était adressé en mars à la Commission européenne pour lui demander qu’elle prenne en charge la réduction de 20% de la capacité de production automobile en Europe. Il estimait que l’Union européenne devait agir comme en 1980 pour la sidérurgie. Il proposait «par exemple un assouplissement à l’échelle de l’Union européenne des procédures de licenciements ». Car cette réduction de 20%de la production entraînerait inévitablement des fermetures d’usines.
Mais les constructeurs automobiles défendent des intérêts divergents. Les Allemands Volkswagen, BMW, et Daimler sont opposés à un transfert vers Bruxelles de cette question. Ils estiment que leurs usines fonctionnent à plus de 90% de leurs capacités et ne veulent pas d’une solution européenne.
Les usines françaises et italiennes, elles, fonctionnent en utilisant entre 65% et 75% de leurs capacités alors que le seuil de rentabilité se situe à 80%. De plus, l’ACEA prévoit une baisse de vente de voitures de 7% pour 2012.
Bruxelles pourrait toutefois accompagner socialement les fermetures et le commissaire européen à l’industrie a annoncé qu’il présentera un plan d’action à la rentrée qui concernera « l’innovation et l’équilibre des futurs accords de libre échange ».