Près de cent milliards d’euros seront prêtés à l’Espagne pour le renflouement des banques, selon un communiqué de l’Eurogroupe publié samedi dernier. Cette aide sera « circonscrite à des réformes spécifiques visant le secteur financier ».

La question dépasse largement les aides apportées aux finances des autres pays de l’Union. L’Espagne, représente 12 % du PIB de la zone euro, (contre seulement 6 % pour l’Irlande, le Portugal et la Grèce réunis), mais se trouve étranglée par l’austérité, le chômage et un système bancaire au bord de l’implosion depuis l’éclatement de la bulle immobilière de 2008. L’Eurogroupe, se dit « confiant » dans le fait que Madrid « tiendra parole quant à ses engagements en matière de réduction de déficit et de réformes structurelles », ajoutant que « des progrès dans ces domaines seront suivis régulièrement et avec attention en plus de l’assistance financière ».
Luis de Guindos, ministre espagnol de l’économie, indique que l’aide sera considérée comme de « la dette publique », et « devra absolument être remboursée ». « Les conditions seront imposées aux banques, pas à la société espagnole » assure-t-il aux Espagnols, qui se sont, par plusieurs grèves dont la grève générale de dix millions de travailleurs le 29 mars et par des manifestations massives, opposés aux mesures d’austérité, à la réforme des retraites et du code du travail.

L’Irlande, qui avait subi en 2010 des conditions draconiennes pour obtenir une aide européenne, a fait savoir dès samedi qu’elle réclamait rétroactivement le même traitement que l’Espagne.