Nous, participants au meeting convoqué par le Parti ouvrier indépendant, le 3 juin à Paris,
appuyons de toutes nos forces l’exigence du peuple grec qui tient en ces mots : « Dehors le mémorandum, respect de la souveraineté de notre pays !», exigence transmise à ce meeting par le docteur Baskozos, responsable syndical grec et membre de la coalition Syriza, qui a dénoncé les ravages imposés à son pays par la troïka Union européenne-Fonds monétaire international-Banque centrale européenne ;
enregistrons le signal d’espoir exprimé par les délégués ouvriers venus d’Allemagne et d’Espagne, témoignant du sentiment qui grandit dans leurs pays et qui dit : « Nous sommes avec le peuple grec, qu’on ne cherche pas à nous opposer à lui, les plans qui le frappent nous frappent aussi » ;
répondons positivement à l’invitation qui nous a été transmise par Paul Paternoga, métallo allemand, d’envoyer une délégation à la rencontre européenne qui se réunira le 30 juin à Cologne, pour contribuer à organiser le combat commun des travailleurs et des peuples de toute l’Europe contre tous les mémorandums et tous les plans de l’Union européenne.
nous élevons avec force contre les 27 « recommandations » qui viennent d’être transmises par la Commission européenne aux Etats membres. Nous nous élevons avec force contre la venue à Paris, le 30 mai, des émissaires de la Commission européenne venus dicter leurs exigences.
Ainsi donc, alors que le nouveau gouvernement de François Hollande n’a pas encore fait connaître ses premières mesures, alors que l’Assemblée nationale n’a pas encore été élue, les « recommandations » de l’Union européenne exigent du gouvernement qu’il poursuive et aggrave la réduction des dépenses publiques, des dépenses sociales et des budgets des administrations locales, qu’il évite toute augmentation du Smic et du pouvoir d’achat, qu’il poursuive et aggrave la contre-réforme des retraites de 2010, qu’il rende plus faciles pour les patrons les procédures de licenciement, qu’il confirme l’augmentation de la TVA décidée par Sarkozy, qu’il poursuive et aggrave les exonérations de cotisations sociales pour les patrons, qu’il accélère les réformes visant à rendre le travail plus flexible, et qu’il aille jusqu’au bout de la privatisation de l’énergie et des chemins de fer !
Une telle annonce ne peut que provoquer l’indignation la plus large des travailleurs des villes et des campagnes, des jeunes, de tous les démocrates ! Car enfin, le 22 avril, le 6 mai, le peuple n’a-t-il pas, en votant pour en finir avec Sarkozy, exprimé son rejet de toutes les politiques dictées par l’Union européenne ?
Ayant pris connaissance de ces injonctions de la Commission européenne, qui osera prétendre que la souveraineté du peuple et de la nation n’est pas menacée ? Qui osera contester que l’Union européenne est une dictature au service du capital financier, déterminée à piétiner tous les droits, les garanties et la souveraineté au nom de la dette et des déficits publics ?
Forger l’unité contre la ratification du traité européen (TSCG) !
L’heure est grave, nous nous adressons solennellement à tous les partis se réclamant de la classe ouvrière et de la démocratie, à leurs candidats, et pour commencer au président de la République lui-même : est-il possible de se soumettre à ce diktat de l’Union européenne sans renoncer à prendre les premières mesures, aussi limitées soient-elles, dans le sens des intérêts ouvriers et populaires ?
Pour notre part, nous, travailleurs, militants, jeunes, de toutes tendances, réunis avec le Parti ouvrier indépendant ce 3 juin, nous disons : tout doit être fait pour forger le front uni le plus large pour mettre dehors la dictature de la troïka (UE-FMI-BCE) et donc, pour commencer, pour empêcher la ratification du traité européen TSCG !
C’est le message que portent les 106 candidats du POI aux élections législatives.
C’est ce que disent plus de 51 000 signataires de l’appel à l’unité contre la ratification du traité. C’est ce que disent dans l’unité les militants et responsables d’organisations ouvrières de toutes tendances qui, dans plus de trente départements, ont lancé des appels communs contre la ratification.
Les travailleurs grecs disent: «Dehors le mémorandum!»
Nous disons: «Dehors le TSCG!»
Partout, constituons les comités pour l’unité contre la ratification du TSCG et la dictature de la troïka. En prenant cet engagement, nous avons conscience de contribuer à aider les peuples d’Europe à franchir un pas dans la voie d’une libre union débarrassée du carcan de l’Union européenne et de ses institutions au service du capital financier.
[Appel adopté à l’unanimité par les 2 000 participants au Meeting du POI du 3 juin 2012]