Le ministère grec de l’Intérieur s’est prévalu jeudi d’avoir organisé à moindre coût (50 millions d’euros contre 83 millions lors des précédentes élections) le scrutin législatif de dimanche. Pour rester dans les clous du budget de l’État pour 2012, le ministère a précisé dans un communiqué avoir réduit à 8,5 millions, contre 15,5 millions en 2009, les dépenses en matériel électoral.
Les fonctionnaires du ministère et des collectivités locales mobilisés seront moitié moins nombreux que deux ans plus tôt et également moins payés : ils coûteront 5,5 millions d’euros en heures supplémentaires, contre 21 millions deux ans plus tôt. Ils seront assistés par 9 000 employés du public et de la magistrature (contre 16 000 en 2009) qui devront eux aussi travailler plus pour gagner moins, avec une prime réduite de moitié.
La réduction du « gaspillage dans le secteur public » (sic) figure parmi les priorités des autorités grecques pour tenir les engagements d’ajustement budgétaire pris par le pays en échange du soutien financier de l’UE et du FMI.
« Le gouvernement qui émergera des législatives de dimanche en Grèce devra poursuivre le programme de réformes approuvé par son prédécesseur en échange de l’assistance financière des créanciers publics du pays », a affirmé jeudi Gerry Rice, porte-parole du Fonds monétaire international (FMI).
Mercredi, le Premier ministre sortant Lucas Papademos avait appelé le futur gouvernement grec à « veiller à l’application efficace des réformes votées ces mois-ci.
Le POI rappelle ici l’adresse de son Congrès d’octobre dernier (extraits) aux travailleurs et à la jeunesse de Grèce: “Nous, délégués au congrès extraordinaire du Parti ouvrier indépendant, réunis le 2 octobre 2011 à Paris, adressons notre salut et notre solidarité aux travailleurs et à la jeunesse de Grèce qui, en ce moment même, se dressent contre le plan meurtrier que la troïka Fonds monétaire international-Union européenne-Banque centrale européenne est venue dicter sur place. Plan que le gouvernement du « socialiste » Papandréou applique servilement.
Nous faisons nôtre l’appel lancé hier, devant des milliers de travailleurs et de jeunes, par la tribune du meeting internationaliste : sur tout le continent, combattre la dictature de la troïka et les plans de rigueur qu’elle dicte à des gouvernements de toutes couleurs politiques ; sur tout le continent, combattre toute soumission aux prétendus « impératifs » du remboursement de la dette et de la réduction des déficits publics, et donc combattre toutes les tentatives d’intégrer les organisations syndicales aux plans de rigueur de la troïka.” L’adresse pose la question encore aujourd’hui de la plus chaude actualité : “Une telle rupture est-elle possible, si le gouvernement issu de l’élection présidentielle de 2012, décide, pour ramener les déficits à 3 %, de tailler dans le budget de la nation à hauteur de 80 à 100 milliards d’euros, d’attaquer de nouveau les retraites, de liquider des centaines de milliers d’emplois dans les services publics, d’imposer un plan de rigueur d’une violence sans précédent, menaçant tout l’édifice des conquêtes sociales et démocratiques arrachées dans notre pays par la lutte de classe ?
Pas plus en France qu’en Grèce ou dans le reste de l’Europe, les travailleurs ne peuvent accepter les plans d’austérité, ni en 2011 ni en 2012. Les travailleurs veulent chasser une politique, un président, un gouvernement tout entiers au service de la classe capitaliste et de ses institutions.” (…) “Quel gouvernement aura la volonté — et s’en donnera les moyens — de prendre de telles mesures ? Un gouvernement qui aura l’audace de s’engager sur la voie de la rupture, d’annuler la dette et les traités européens et internationaux qui en garantissent le paiement, de confisquer les avoirs des banques et de briser le carcan imposé par la troïka (FMI-UE-BCE).”
→ Pour signer l’appel à la NON ratification du Traité “Super-Maastricht” (TSCG), c’est ici
→ Pour connaître le Traité TSCG et l’analyse du POI, article par article, c’est ici