Après la grève générale massive du 29 mars contre notamment la réforme du marché du travail, les Espagnols sont de nouveau descendus hier dans les rues de 55 villes, à l’appel d’une « plateforme sociale de défense de l’État providence et des services publics », avec le soutien des syndicats.
Les manifestants portaient des pancartes comme « C’est criminel de couper dans la santé » ou encore « Peuples d’Europe levez-vous ! ». Ils étaient 40 000 à Madrid et 4 000 à Barcelone selon les syndicats.
« L’Espagne est dans une crise de proportion immense » a reconnu le ministre des affaires étrangères. Jeudi dernier, Standard & Poor’s a dégradé la note du pays de A à BBB+. Les banques espagnoles ont 176 milliards d’euros d’actifs considérés « problématiques ». L’économiste en chef de HSBC a estimé que « la situation est en train de se muer en crise à la grecque ».
Les entreprises ont profité de la flexibilisation du marché du travail pour licencier et le chômage atteint 24,4 % avec 52 % chez les 16-24 ans. Le nouveau plan d’austérité a conduit les régions à opérer des coupes budgétaires de 10 milliards dans la santé et l’éducation.
Les syndicats appellent à une marche le 1er Mai. Les étudiants se préparent à manifester contre la hausse de 50 % des droits d’inscription à l’université. Jeudi prochain doit se tenir à Barcelone une réunion de responsables de la BCE. La ville a été placée sous haute protection policière.
A lire dans Informations Ouvrières du 25 avril, le compte rendu d’une réunion de militants espagnols qui s’est tenue le 21 avril dans la banlieue de Madrid, au lendemain de la grève générale du 29 mars.
Il s’agissait d’avancer, par la libre discussion, dans la recherche des moyens politiques à mettre en œuvre pour gagner contre la ratification du Traité “Super Maastricht”. Pas pour obtenir que soit « rajoutée une clause sociale » à cette politique de la Troïka ! Pour obtenir la Non ratification ! Le mandat donné par les travailleurs espagnols aux dirigeants du mouvement ouvrier en Espagne, le 29 mars dernier, dans la plus puissante des grèves générales depuis la chute de Franco, est clair : « Barrer la route à la réforme du Code du travail ! Aucune coupe budgétaire ! Pas de négociations pour accompagner ces mesures, Retrait ! »
Pour le POI qui est membre de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples, cette discussion n’est pas sans rapport avec la discussion qui se mène partout en France pour que se réalise l’unité dans la préparation d’une manifestation nationale pour le Non à la ratification du même Traité européen. Le site internet de l’Entente publie aussi un large compte-rendu de cette réunion de militants espagnols.