Après un premier trimestre satisfaisant pour les actionnaires, les bourses européennes accusent un net repli, depuis le début du mois. En une semaine, Paris a perdu 6%, Madrid 7% et Milan 9,5%. Le marché obligataire connaît lui aussi une tension, les investisseurs délaissant de nouveau les titres émis par les pays jugés peu fiables, au premier rang desquels figure l’Espagne.
La Banque centrale européenne a pourtant prêté l’équivalent de plus de mille milliards d’euros aux banques de la zone euro, depuis décembre 2011. Mais celles-ci délaissent la dette des pays qu’elles estiment « risqués » et consacrent une grande partie de cet argent à des produits financiers plus rentables. La Réserve fédérale américaine continue, elle aussi, à prêter à un taux très faible, mais elle n’envisage pas de nouvelles mesures destinées à relancer une économie en panne de croissance. Les chiffres de l’emploi aux États Unis publiés vendredi font apparaître un net ralentissement des embauches.
Les nouvelles de la zone euro sont encore plus alarmantes. Là, c’est la récession qui est à l’ordre du jour, particulièrement dans les pays du sud de l’Europe. Autre motif d’anxiété, les pays émergents montrent aussi des signes d’essoufflement. Les dernières statistiques chinoises font ainsi état d’un fléchissement de la consommation intérieure. Dans ces conditions, « on voit mal comment les investisseurs pourraient retrouver durablement leur optimisme », s’alarme Gilles Moec, chef économiste à la Deutsche Bank.