Pour la seconde fois en onze mois, la Russie et la Chine se sont opposées dimanche à une résolution condamnant la répression qui frappe la population syrienne. Faisant usage de leur droit de véto, elles expliquent s’opposer à la réaction « hystérique » de l’Europe occidentale, la Russie arguant cependant de son « intention de faire tout son possible pour une stabilisation rapide ». Ce vote du Conseil de sécurité intervient dans un contexte où, selon l’opposition syrienne, près de 6 000 civils ont été victimes des frappes de l’armée régulière.
L’intervention occidentale dans une région traditionnellement sous l’influence de Moscou lui fait craindre d’être un peu plus effacée d’une zone ou elle compte de moins en moins d’appuis, perdant avec Bachar al-Assad à la fois un allié stratégique et un important client, notamment pour le complexe militaro-industriel russe. D’ailleurs, c’est en Syrie, à Tartous, qu’est située la seule base militaire navale dont dispose la Russie en dehors de l’ex-Union soviétique.
Moscou a confirmé une visite de son ministre des Affaires étrangères ce mardi à Damas, pour ouvrir la voie vers des « réformes démocratiques indispensables ».
Le projet de résolution bloqué par le double veto russe et chinois dénonçait les « violations flagrantes et généralisées » des droits de l’Homme commises par le régime syrien mais ne faisait aucune référence explicite au sort du président Bachar al-Assad et n’évoquait pas de sanctions économiques, encore moins militaires.