Communiqué des secrétaires nationaux du POI
Le revers de la droite était attendu. Mais l’ampleur du rejet, lors des élections sénatoriales du 25 septembre, dépasse tous les pronostics. « La réforme territoriale et la refonte de la carte des communautés d’agglomération ont suscité un vif mécontentement chez une partie des grands électeurs sans étiquette partisane qui représentent 40 à 50 % du corps électoral », relève Le Figaro. A quoi s’ajoutent les conséquences des destructions massives des services publics dans les communes et les départements.
Les uns et les autres font des déclarations. Chacun suppute sur les conséquences pour 2012. Certains annoncent qu’en cas de changement de majorité politique, ils maintiendront la réforme territoriale, d’autres envisagent d’en modifier les contours.
Mais le rejet exprimé porte une exigence qui n’attend pas 2012 : c’est au plus tard le 31 décembre 2011 que les préfets doivent arrêter les périmètres des schémas départementaux de coopération intercommunale (SDCI), pièce maîtresse de la réforme territoriale ; c’est donc maintenant, tout de suite, qu’ils doivent être bloqués !
Depuis des mois, le Parti ouvrier indépendant fait campagne en ce sens. La lettre adressée par Gérard Schivardi en direction des élus recueille un soutien massif. Ce dimanche 25 septembre, jour des élections sénatoriales, par centaines, des élus ont ajouté leur nom à la liste des premiers signataires.
Chacun le comprend : si des élus locaux expriment un tel rejet, c’est que, dans les profondeurs de la population, grandit la révolte contre la politique de destruction dictée par l’Union européenne et relayée par le gouvernement.
Les SDCI, de l’aveu même du gouvernement, visent à la fois à liquider l’échelon démocratique de la commune, et à satisfaire à l’exigence de réduction des déficits publics et de remboursement de la dette. Le rejet, c’est le rejet du consensus que l’on cherche à imposer au nom de la réduction des déficits publics et du remboursement de la dette. C’est un mouvement commun aux élus et aux militants ouvriers qui signent l’appel des 160 contre la dictature de la troïka FMI-UE-BCE.
A nouveau s’exprime la puissance de la tradition démocratique de nos 36 000 communes, foyers de démocratie politique héritiers directs de la Révolution française.
A l’heure où le régime de la Ve République se disloque dans une succession d’affaires qui semblent ne jamais devoir prendre fin, à l’heure où le système capitaliste se décompose dans les affres de sa propre crise, la résistance des communes converge avec la résistance de la classe ouvrière. L’une et l’autre appellent une solution sur le terrain de la démocratie politique, adossée à la libre administration des communes et à la libre organisation indépendante de la classe ouvrière (syndicats et partis).
Le rejet du 25 septembre traduit un mouvement en profondeur qui ne pourra trouver de solution que dans la mobilisation effective des élus, des travailleurs et de toute la population pour en finir avec les diktats de la troïka FMI/UE/BCE. Quiconque ne le comprend pas risquerait demain de se trouver à nouveau confronté à des situations inattendues, et cela, pas nécessairement sur le terrain électoral.
Devant l’urgence de la situation et la gravité des conséquences qui en découlent au plan de la démocratie, les délégués au congrès extraordinaire du Parti ouvrier indépendant, réunis le 2 octobre à Paris, seront saisis de propositions permettant au parti d’assumer ses responsabilités dans l’aide qu’il n’a cessé d’apporter et qu’il lui faut aujourd’hui amplifier pour bloquer la mise en œuvre de la réforme territoriale et les SDCI.
Claude Jenet, Daniel Gluckstein, Gérard Schivardi, Jean Markun
Paris, le 27 septembre 2011