Le salut du CCI au III° Congrès du POI.

Chers camarades,

Je suis chargé d’apporter au III° Congrès du POI le salut de son courant communiste internationaliste, section française de la IV° Internationale.
Je serai bref, afin d’éviter de répéter ce qui a déjà été, fort bien dit, par de nombreux camarades dans ce congrès.

Je me contenterai donc de vous inciter à répondre positivement à l’invitation qui a été faite par le rapporteur dans son discours d’ouverture, de lire « les paroles d’ouvriers tunisiens » publiées dans le numéro d’IO de cette semaine.
Si nous approchons, ainsi que beaucoup de camarades l’ont expliqué, d’un choc majeur dans ce pays comme d’ailleurs dans toute l’Europe, alors, ce qui se passe en Tunisie esquisse dans ses grandes lignes notre propre avenir.

Certes, la Tunisie est un pays opprimé. Il est profondément marqué dans sa chair par les décennies d’oppression coloniale qu’il a subies, comme par la domination impérialiste qui a prolongé la soumission du pays après son indépendance. C’est une réalité, mais la Tunisie n’est pas que cela. Elle s’insère comme un maillon de l’économie mondiale. Les entreprises multinationales y ont implanté des segments hautement performants de leur production, au moment où pour intensifier encore l’exploitation, elles restructurent en permanence leurs chaînes de production à l’échelle mondiale.

De ce point de vue, la Tunisie est un maillon de toute la chaîne de production européenne, comme en témoigne l’accord d’association avec l’UE. Elle en constitue le maillon le plus faible, mais le maillon d’une chaîne dont nous faisons partie….

Lisez ces « témoignages », dont nous espérons pouvoir lire la suite dans les prochains numéros de notre journal. Au centre des questions formulées : la question de la propriété, la question des nationalisations des grands moyens de production, condition de toute souveraineté. L’occupation par les travailleurs des locaux du secrétariat d’Etat aux télécommunications, qu’est-ce d’autre que l’incursion directe des masses au cœur du vieil appareil d’Etat –toujours pas démantelé- pour remettre en cause les accords d’association et poser pratiquement la question de la nationalisation ?

Les informations publiées ces dernières semaines dans notre journal sur ce qui se passe dans les campagnes reculées de Tunisie, où les paysans se mobilisent pour revendiquer la nationalisation des grandes propriétés foncières, rappellent ce que les révolutionnaires russes –faisant référence à la révolution française- appelaient le « Coq rouge », soulignant que les soulèvements paysans incendiaient les châteaux et confisquaient les terres sans attendre que les institutions révolutionnaires en formation donnent un cadre juridique aux nouvelles formes de propriété de la terre.

Les masses, poussées par la nécessité et confrontées aux complots de l’impérialisme et des agents de celui-ci, qui prétendent parler en leur nom, ne peuvent attendre. Elles se mobilisent pour que soit convoquée l’Assemblée constituante, contre les manœuvres visant à la repousser pour tenter d’en faire une simple assemblée parlementaire chargée de sauver les fondements de l’oppression impérialiste, en transformants les formes de sa domination, mais elles ne peuvent attendre.

Elles ne peuvent renoncer à porter le fer au cœur du système de la propriété privée des moyens de production, sans renoncer à leur liberté. Pour faire face à la contre-offensive, elles sont amenées à se tourner de plus en plus vers les comités qu’elles ont constitués pour se soulever, sans se détourner pour autant du précieux outil que représente leur syndicat, sur lequel elles ont su s’appuyer.

Les masses tunisiennes illustrent, une nouvelle fois, les lois de la révolution prolétarienne et nous les rappellent.

Les peuples d’Europe, brutalement confrontés à l’explosion de la dette publique, à la prétendue «nécessaire réduction des déficits publics » se retrouvent, eux aussi, face au pouvoir des banques. L’annulation de la dette publique, qui matérialise la rupture avec l’UE et les diktats du FMI, instruments du capital financier, pose la question de l’expropriation des banques. Jamais la question ne s’est posée de façon aussi nette, aussi éclatante et incontournable qu’aujourd’hui.

Je ne résisterai pas, à ce point de mon intervention, à la tentation de citer le programme de la IV° Internationale qui souligne : « Dans leur structure, les banques reflètent, sous une forme concentrée, toute la structure du capitalisme contemporain : elles combinent les tendances du monopole aux tendances de l’anarchie. Elles organisent des miracles de technique, des entreprises gigantesques, des trusts puissants ; et elles organisent aussi la vie chère, les crises et le chômage. Impossible de faire un seul pas sérieux dans la lutte contre le despotisme des monopoles et l’anarchie capitaliste, qui se complètent l’un l’autre dans leur œuvre de destruction, si on laisse les leviers de commande des banques dans les mains des rapaces capitalistes (…) Seules l’expropriation des banques privées et la concentration de tout le système de crédit entre les mains de l’Etat mettront à la disposition de celui-ci les moyens nécessaires réels, c’est-à-dire matériels et non pas seulement fictifs et bureaucratiques, pour la planification économique. »

Ces tâches, celles de la révolution prolétarienne, se profilent devant nous.
Le renforcement du POI et de ses comités locaux, renforcement que la mise en œuvre ordonnée de toutes les décisions prises dans ce congrès permet de réaliser est le seul moyen de faire occuper à notre parti toute la place qui lui revient dans les combats de classe qui s’annoncent.

Elle constitue la meilleure réponse que nous puissions apporter à notre classe pour l’aider à se donner les moyens d’abattre le système capitaliste.
A l’issue de ce congrès nous pouvons être confiants.

Marc Gauquelin

Catégories: Courants du POI, Les courants du Parti Ouvrier Indépendant, Qui sommes nous?, z*** Reprise de l'ancien site (janvier 2012)

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