Appel à une Convention ouvrière et socialiste
3 juin 2007
Nous, élus, syndicalistes, militants issus de tous les courants du mouvement ouvrier et démocratique, signataires de l’appel lancé le 10 avril 2007 par Gérard Schivardi et Daniel Gluckstein « L’heure n’est-elle pas venue de reconstruire un authentique parti ouvrier ? », nous avons participé le 3 juin 2007 à la première réunion du comité provisoire pour un parti ouvrier.
Nous lançons cet appel.
Ouvriers, employés, agriculteurs, cadres, jeunes, chômeurs, retraités, artisans, commerçants…
Rejoignez-nous.
Ensemble, préparons la Convention ouvrière et socialiste qui se tiendra à Paris, les 24 et 25 novembre 2007.
L’heure est grave.
Toutes les mesures annoncées par le nouveau gouvernement visent l’ouvrier, le chômeur, le retraité.
Ce sont les conquêtes de la classe ouvrière et de la démocratie qui sont menacées dans leur existence même.
-le droit de grève, arraché par la lutte de la classe ouvrière en 1864
-le contrat de travail, le Code du travail, les conventions collectives et les statuts
-la sécurité sociale conquise en 1945
-les régimes de retraites Toutes ces mesures découlent des directives, recommandations et exigences de l’Union européenne.
Pas un secteur n’échappe à son oeuvre destructrice :
-liquidation de l’industrie, avec les plans de licenciements et de suppressions d’emplois, comme à Airbus
-privatisation de l’université
-liquidation de l’agriculture.
Toutes ces mesures découlent de l’Union européenne, de la mise en oeuvre de ses traités.
A peine élu, le nouveau président s’est d’ailleurs empressé de mettre en chantier un nouveau traité constitutionnel.
Nous affirmons : le vote non majoritaire le 29 mai 2005 n’a pas disparu !
Nous appelons à combattre et à rejeter tout prétendu traité «européen» (avec ou sans «volet social») destructeur de la démocratie politique et sociale, destructeur de la souveraineté de la nation. Plus que jamais, nous appelons à combattre pour la rupture avec l’Union européenne.
Nous appelons à combattre toutes les tentatives visant à transformer les communes d’une part, les syndicats ouvriers d’autre part, en simples instruments d’exécution des diktats de Bruxelles.
Il y a urgence ! Urgence à jeter les bases d’un authentique parti ouvrier indépendant, dans le respect de toutes ses composantes.
Un parti de résistance et de reconquête des services publics et de la démocratie.
Un parti qui défend l’indépendance des syndicats chargés de la défense des intérêts particuliers des salariés.
Un parti qui combat pour les nécessaires (re)nationalisations.
Un parti qui défend l’autonomie, la liberté des communes, l’existence des départements, contre la régionalisation et l’Union européenne.
Un parti de reconquête de la République, une, indivisible et laïque.
En un mot, un parti ouvrier. Ouvrier en ce qu’il reconnaît que l’immense majorité de la population, celle qui vit de son travail, est soumise à l’agression destructrice d’une poignée de profiteurs - la classe capitaliste - et des institutions à leurs services.
Ouvrier, en ce qu’il reconnaît le droit de la population laborieuse à s’organiser en toute indépendance pour défendre ses intérêts particuliers, par sa lutte de classe.
Au terme d’une large discussion, nous avons constaté ceci : dans le respect des positions des uns et des autres, dans le respect de l’existence légitime des courants dans le mouvement ouvrier, nous partageons la même volonté d’avancer ensemble sur la voie de la constitution d’un tel parti.
En conséquence, nous décidons:
1. De convoquer une Convention ouvrière et socialiste les 24 et 25 novembre 2007 à Paris.
2. D’appeler tous et toutes à reprendre l’appel lancé par Gérard Schivardi et Daniel Gluckstein le 10 avril 2007 : « L’heure n’est-elle pas venue de reconstruire un authentique parti ouvrier ? ».
3. D’éditer des cartes de participation au comité provisoire pour un parti ouvrier et de soutien à la Convention. Ces cartes à 10 euros minimum (5 euros pour les chômeurs et les étudiants) permettront de financer la Convention et seront la base pour établir les mandats des délégués pour la Convention ouvrière et socialiste.
4. De constituer partout des comités locaux, départementaux, de multiplier les conventions locales et départementales qui désigneront leurs délégués à la Convention, sur la base de 1 délégué pour 30 cartes.
5. De publier dans le bulletin n° 2 du comité l’ensemble de nos travaux de ce jour.
6. De constituer un comité d’organisation pour élaborer les textes, documents et bulletins nécessaires à la préparation de la Convention ouvrière et socialiste, établir un budget, formuler des propositions politiques et d’organisation pour la tenue de la Convention elle-même.
7. D’organiser une nouvelle réunion du comité provisoire en septembre, d’ouvrir un site de présentation du comité provisoire et d’engager une réflexion sur un logo.
L’heure est à la reconstruction.
Ensemble, construisons dans tout le pays, les comités préparatoires à la Convention ouvrière et socialiste.